Boris Vian - en el pop (El desertor)

"Tengo un revolver en el bolso 
y lo pienso usar."
(Detectives, Charly García)

*« Si vous me poursuivez, 
prévenez vos gendarmes 
Que je tiendrai une arme 
et que je sais tirer »
(Le déserteur, Boris Vian)

Le déserteur (Boris Vian)

Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
*Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer.

*« Si vous me poursuivez, 
prévenez vos gendarmes 
Que je tiendrai une arme 
et que je sais tirer ».

*-*



Le déserteur (1954) : contexte
Le déserteur est une chanson écrite par Boris Vian en 1954. Il en a également co-composé la musique avec Harold Berg.
Cette chanson anti-militariste a été écrite alors que la France est en guerre en Indochine et s’apprête, la même année, à entrer dans un autre conflit en Algérie (guerres et décolonisation).
Elle fut enregistrée le jour de la défaite de l’armée française lors de la bataille de Dien Bien Phu qui sonna le début de la fin de la guerre d’Indochine.
Bien que Boris Vian la chante lui-même quelques temps plus tard, c’est Marcel Mouloudji qui en est le premier interprète. Il modifia certaines paroles avec l’accord de Boris Vian. Par exemple : « Monsieur le Président » est remplacé par « Messieurs qu’on nomme grands » ou bien « ma décision est prise, je m’en vais déserter » est remplacé par « les guerres sont des bêtises, le monde en a assez ».
Dans la version originale (qui n’a jamais été enregistrée) les deux derniers vers sont « Que je tiendrai une arme, et que je sais tirer » mais ils ont été modifiés à la demande de son ami Mouloudji. Les deux derniers vers se transforment donc en « Que je n’aurai pas d’arme, et qu’ils pourront tirer » pour que cette chanson reste pacifiste.
La censure
Ces paroles moins polémiques n’empêcheront pas la chanson d’être censurée c'est-à-dire interdite à la vente et à la radio de 1954 à 1962. Mais elle se diffusa grâce aux concerts

http://groupes-premier-degre-36.tice.ac-orleans-tours.fr/eva/sites/clg-jean-moulin-nogent-le-roi/IMG/pdf/LE_DESERTEUR_VERSION_BORIS_VIAN_fiche_prof.pdf


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Contexte : Guerre d’Indochine. 1954. Conflit armé qui se déroula de 1946 à 1954 en Indochine française.
(Viêtnam, Cambodge, Laos…) et fit 500.000 victimes. Vian publie sa chanson le jour de la défaite de la Bataille de Diên Biên Phû, le 7 Mai 1954 ! Mouloudji la chante le jour même ; ce dernier avait demandé à Boris Vian de changer certains passages, voulant un propos plus large et pacifiste (un pacifiste ne tire pas sur des gendarmes : la fin Que je n'aurai pas d'armes Et qu'ils pourront tirer était à l’origine Que je tiendrai une arme et que je sais tirer. Mais aujourd’hui encore, l’authenticité de la version originale reste trouble. Vian l’enregistre à son tour en 1956 avec Jimmy Walter et son ensemble, disque Phonogram édité par…Aznavour (toujours en vie ! le grand Charles aura 89 ans le 22 mai).
Un antimilitarisme qui créa la polémique : Interdiction, censure sur les radios de 1954-1962 !

http://www.clg-bartavelles.ac-aix-marseille.fr/spip/sites/www.clg-bartavelles/spip/IMG/pdf/Analyse_Yves_Berge_Le_Deserteur_de_Boris_Vian.pdf


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II Contexte Historique

Né le 10 mars 1920 - poète pataphysicien, parolier, chanteur, critique et trompettiste de
jazz mais surtout romancier (L'Ecume des jours (1947), L'Arrache-cœur (1953)) et figure
incontournable des nuits du Saint-Germain-des-Prés d'après-guerre - Boris Vian est tout
sauf un inconnu lorsqu'il écrit le 15 février 1954, sur une musique d'Harold Berg, le texte
du Déserteur.
En pleine crise coloniale, quelques semaines seulement avant la défaite cuisante de
Dien-Biên-Phu (7 mai), qui va précipiter la fin de la guerre d'Indochine, et à quelques
heures de voir celle d'Algérie débuter (attentats d'Alger du 1er novembre), la chanson est
créée par Marcel Mouloudji le 4 mars 1954 sur les ondes d'Europe 1. Aussitôt, par sa
forme originale (une lettre aux mots simples adressée au président de la République par
un appelé sur le point de déserter), mais surtout par la tonalité résolument pacifiste de
paroles dénonçant l'absurdité de tout conflit, alors même que la France de nouveau se
retrouve en 1ère ligne, Le Déserteur touche au cœur une population encore meurtrie par
les atrocité de la Seconde Guerre mondiale et choque profondément un pouvoir en quête
d'unité nationale dans sa politique coloniale. Car, même si Vian sur les conseils de
Mouloudji a déjà remplacé les deux derniers vers du texte original, « Que je tiendrai une
arme / Et que je vais tirer », par « Que je n'aurai pas d'arme / Et qu'ils pourront tirer »
gommant ainsi toute charge trop subversive pour insister sur sa dimension pacifiste, la
chanson est aussitôt dénoncée pour son antimilitarisme, certains dépassant le message
humaniste et universel pour y lire un violent réquisitoire contre l'engagement de la
France dans les guerres coloniales. Vian accepte une nouvelle fois de modifier son texte
en remplaçant la référence trop explicite au président de la République par une formule
plus vague : « Messieurs qu'on nomme grands ». Mais rien n'y fait : en janvier 1955 le
conseiller de Paris Paul Faber réclame la censure et obtient que la chanson ne soit plus
diffusée sur les ondes. Outré, Vian riposte en publiant une lettre ouverte intitulée « Lettre
ouverte à Monsieur Paul Faber » dans laquelle on peut notamment lire ces quelques
mots : « Ma chanson n'est nullement antimilitariste, mais je la reconnais violemment
pro-civile ».
A la suite de cette censure, la chanson tombera peu à peu dans l'oubli - Vian mourant en
1959 et Mouloudji débutant alors une sorte de long exil artistique. Ce n'est qu'au milieu
des années 60 que progressivement Le Déserteur va refaire surface. En France d'abord
avec Serge Reggiani qui en 1964 met la chanson à son répertoire. Mais surtout aux EtatsUnis, alors en pleine révolte étudiante contre la guerre du Viêt-Nam, qui en 1966 voit le
groupe vocal Peter, Paul & Mary la reprendre sous le titre The Pacifist et lui donner une
portée universelle en la transformant en véritable hymne du mouvement de protestation.
Traduite et interprétée dans un grand nombre de langues, Le Déserteur est considérée
aujourd'hui comme la chanson pacifiste et antimilitariste la plus célèbre de tous les
temps.

*
La version initiale des 2 derniers vers était :
"que je tiendrai une arme,
et que je sais tirer..."
Boris Vian a accepté la modification de son ami Mouloudji pour conserver le côté
pacifiste de la chanson !

http://blog.ac-versailles.fr/euterpe/public/deserteur.pdf


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